Petites Inventions du paysage

Éditorial

FR “ La période que nous traversons depuis plus d’un an sépare bien deux époques. Une évidence s’impose à celles et ceux qui s’efforcent d’en dégager la portée historique : tout est à refaire. Aussi cette période d’entre-deux, qui flirte avec la catastrophe, invite- t-elle à se ressaisir, pour tâcher de tirer un bilan du passé, dresser un portrait du présent, mais aussi rêver de mondes nouveaux. ”

Des mondes nouveaux et surtout pas un Nouveau Monde. Des mondes à penser, à créer, à construire, à accueillir, mais pas à conquérir. Des mondes nouveaux, riches de promesses. Car peut-être a-t-on oublié que les artistes, les créatrices et créateurs étaient les mieux à même de répondre à nos aspirations, les acteurs essentiels de nos transformations, les meilleurs interprètes, aussi, du tremblement du temps.

Un monde nouveau peut être un microcosme : une fiction, une scène, un espace, un geste, un objet, une forme, un son. Sachons l’embrasser avec enthousiasme et le couvrir d’une attente anxieuse. Qui, sinon les artistes une fois encore, seuls ou collectivement, ouvrent à ces possibles, à ces horizons, avec les outils extraordinairement divers qui sont les leurs ? Comment alors ne pas vouloir se saisir de l’opportunité qui nous est ici offerte de les accompagner ? De leur offrir l’hospitalité ? De leur permettre de choisir un lieu, de le faire vivre ou revivre, d’y faire œuvre, d’y rencontrer ou de se créer un public ?

Ces propositions s’élaborent à partir d’un protocole simple.
Elles sollicitent une jeunesse venue de tous les horizons, des créatrices et créateurs de toutes les communautés artistiques et intellectuelles. Chaque dossier est doté d’une bourse d’étude à même de donner à chacun et à chacune les moyens de s’engager. Et les projets eux-mêmes seront soutenus jusqu’à leur terme, au gré des différents sites et lieux de tous ordres prêts à les accueillir.

Initiées aujourd’hui, elles procèdent d’un dialogue avec celles et ceux qui, conscients que la création est d’abord une question de sens, se sentiront préoccupés par la place de leurs œuvres dans notre société, au cœur d’un monde qui a pour mission de se reconstruire.

EN "The period we've been living through for over a year now separates two eras. It's obvious to those who try to understand its historical significance: everything has to be redone. This in-between period, flirting with catastrophe, invites us to take stock of the past, draw up a portrait of the present, and dream of new worlds. "

New worlds, and certainly not a New World. Worlds to think about, to create, to build, to welcome, but not to conquer. New worlds, rich in promise. Because perhaps we've forgotten that artists and creators are best placed to respond to our aspirations, the essential players in our transformations, the best interpreters, too, of the tremors of time.

A new world can be a microcosm: a fiction, a scene, a space, a gesture, an object, a form, a sound. Let's embrace it with enthusiasm and cover it with anxious anticipation. Who, if not the artists once again, alone or collectively, are opening up these possibilities, these horizons, with the extraordinarily diverse tools that are theirs? How, then, can we fail to seize the opportunity offered here to accompany them? To offer them hospitality? To allow them to choose a place, to bring it to life or revive it, to make a work of art there, to meet or create an audience for themselves?

These proposals are based on a simple protocol. They call on young people from all horizons, creators from all artistic and intellectual communities and intellectual communities. Each dossier is endowed with a scholarship to give everyone the means to get involved. And the projects themselves will be supported through to completion, as and when the various sites and venues are ready to host them.

Initiated today, they are the result of a dialogue with all those who, aware that creation is first and foremost a question of meaning, will be concerned by the place of their works in our society, at the heart of a world whose mission is to rebuild itself.

Typologie : Étude sensorielle

  • Notre méthodologie s’appuie sur la volonté de penser un projet in situ, c’est-à-dire entièrement ancré dans le lieu. Pensé pour et par le lieu. Le contexte de création faisant partie intégrante du processus permet de tisser des liens intimes entre les créateurs, le lieu et le projet. Le projet naît ainsi dans le lieu. Les étapes clefs présentées ci-dessous seront les bases pour envisager le lieu comme un terrain d’expérimentation sensible dans lequel nous récolterons des matières à penser.

  • Le flâneur n’ayant pas de visée précise, est un observateur inconscient qui a comme seul et unique but de se plonger totalement dans le site qu’il expérimente. De devenir qu’un avec le site. Le corps est alors au cœur des expériences multi- sensorielles des espaces, instaurant une pratique immersive.

    Le site se dessine en mouvement par les sens, les envies, les humeurs, les fantasmes, tout en imposant sa forme, matérielle et réaliste, parfois implacable. Cette expérience est alors subjective puisque chaque flâneur parcourt, chemine différemment. Ne rien maîtriser, simplement errer, dériver. La lumière, le son, la chaleur, le mouvement de l’air et les odeurs sont ainsi pris en compte.

    L’espace est un environnement habité, vécu et non un objet visuel distant. La perception du site est ainsi influencée par tout ce qui la compose.

    Le corps devient alors le premier outil pour l’appréciation et la compréhension du lieu. Notre corps tient lieu de référence, de mémoire, d’imagination et d’intégration dans le monde.

    À cette étape du projet, il s’agit d’établir un portrait abstrait, des références vagues et encore non classées, qui offrent une base solide pour la suite.

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